Vendre ses créations

Bonjour à tous,

J'ai développé des modules de mesure de température et autres paramètres (sans fil) et je me posais une question : pour les vendre, j'ai besoin du marquage CE, c'est bien ça ?

Ces capteurs utilisent actuellement un NRF24L01+ qui n'est pas CE, cependant si je switche vers un module BLE marqué CE, je suis exempté du marquage pour la partie sans fil ?

Merci

il y a eu plusieurs post sur ce genre de sujets.

Si tu veux vendre tes produits c'est ton choix, mais c'est un chemin plein d’embûche.

Oui il faut le marquage CE pour pouvoir vendre.

Tu auras plus d'infos ici Le cadre du marché unique | entreprises.gouv.fr

par exemple ceux la:

-Matériel électrique basse tension
2014/35/UE

Équipements radioélectriques
2014/53/UE

-Limitation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques (RoHS 2)
2011/65/UE

Si tu as pus acheter des capteurs NRF24L01+, meme si c'est pas marqué sur le PCB, c'est qu'ils sont sans doute certifié CE, pour plus d'information faut demander au fabricant leur certification, le cas echeant.

Oui, je me doute que c'est un long chemin. Cependant, je voulais savoir si il y en avait certains ici qui avaient passé cette étape et qui pouvaient me donner des conseils.

Pour les modules NRF24L01+, j'ai bien l'impression qu'ils ne le sont pas. La puce n'a pas à être CE pour être mise en vente.

Je vais surveiller avec intérêt ce fil... j'ai un projet qui débute juste, mais s'il fonctionne ce sera des questions qu'il faudra que je me pose sérieusement!
:slight_smile:

On ne peut pas vendre une réalisation sous mention "prototype" en évitant ainsi toutes ces normes qui s'appliquent aux productions en série ?

Zorro_X:
On ne peut pas vendre une réalisation sous mention "prototype" en évitant ainsi toutes ces normes qui s'appliquent aux productions en série ?

Je suppose qu'on le peut, mais si l'on veut vraiment commercialiser un système quelconque, ce n'est je pense qu'un pis-aller.

Est-ce qu'on ne peut pas, dans le cas d'une industrialisation (même de petite taille), puisque l'on approvisionne des composants auprès de fournisseurs, se baser "simplement" sur les caractéristiques produits? Après tout eux doivent avoir des impératifs vis-à-vis des normes, est-ce que ça ne peut pas suffire?

La mention CE est "auto décernée". Grosso modo c'est toi qui juge que ton travail est CE ou pas. Après tu peux faire appel à un labo exterieur de certification mais à noter que si un jour par exemple ton produit prend feu à cause d'un non respect d'une norme CE tu ne pourras pas te retourner contre le labo ...

La bonne pratique de base c'est de partir de modules eux même CE (CEM même puisque c'est plus restrictif pour tout ce qui est radio).

Ca a quelque chose de rassurant, de lire tout ça. Ca confirme ce que je savais déjà sur les certifications et les normes. La plupart du temps un client peut exiger que on fournisseur dispose de telle ou telle certifications (je pense notamment à l'ISO 9001), mais il appartient au client de mettre ou non en place une telle certification, et la manière dont il s'y conforme.

C'est un exemple extrême de ce qui peut passer en effet. Mais cet exemple démontre surtout que ce ne sont pas les normes qui foutent la mouise mais les personnes qui prétendent les appliquer : sous prétexte de se mettre à jour, on fait pire pour plus cher. Des exemples comme ca il y en a à la pelle, que ce soit par souhait d'appliquer une norme ou pas.
En résumé, cela ne démontre que c'est la compétence de l'équipe, encadrants & décisionnaires compris, qui fait la qualité du produit, pas les normes !

A l'opposé, dans les milieux hautement normés & réglementés comme le médical ou les transports (aéronautique, ferroviaire, marin, etc...) dont des vies peuvent dépendre des produits développés, le "vice" peut sembler être poussé à l'extrême, le nivèlement se fait parfois même par le bas, et ca coûte en effet très cher. Mais ca fonctionne correctement et avec la qualité attendue.

En conclusion, il ne faut pas "tirer sur les normes", certaines sont là pour protéger nos vies. Il faut tirer sur les normes inutiles qui ne sont là que pour augmenter les coûts et pas la qualité, sans oublier les incompétents carriéristes qui ne défendent que "leur bout de gras" grâce à qui on arrive souvent à des situations comme celles que t'as décrit, pepe. Une citation que j'apprécie beaucoup en ce moment est : "Celui qui croit qu'un professionnel coûte cher, ne sait pas combien lui coûtera un incompétent."

Enfin, pour en revenir au sujet initial, les campagnes kickstarter ou ulule (croudfounding en général) arrivent à vendre des prototypes non normés (sauf RoHS) très bien me semble-t-il...

J'ai eu droit à ISO9003 (la pire de la série 900x), depuis il y a parait-il des 14000 encore pires.

J'ai tenté de ne pas l'appliquer.
J'ai compris que dans mon entreprise je n'y arriverai pas.
J'ai changé de méthode : je l'ai appliquée "à la lettre", en particulier envers mes supérieurs (directeurs compris) quand ils me demandaient un document : j'exigeais qu'ils commencent par me fournir ceux qu'ils me devaient.
La réponse ne s'est pas faite attendre :

  • fait comme tu veux et ne nous fais plus ch**
  • quand il y aura un audit tu ne sort surtout pas de ton bureau et si tu as besoin de t'absenter ce jour là ne te gêne surtout pas.

Le but des normes ISO9000 était de ne plus dépendre du personnel : on écrit tout et comme cela plus personne n'est indispensable donc tout le monde est licenciable.

Manque de chance pour notre génial patronat sur ce point cela a été un échec cuisant.
Par contre pour fossiliser les entreprises en bloquant toute réactivité là cela a été un franc succès.

En réalité c'est un super cinéma (ou du faux-cul) : pour la galerie on fait croire que tout est respecté à la lettre mais par derrière on fait comme on peut.

pepe:
Du moins, on peut juste l'espérer.

Non, pas que l'espérer, c'est vraiment fait pour être fiable. Même si malheureusement cela peut passer par certaines contraintes pouvant être considérées comme pénalisantes par ceux qui savent qu'il n'y a aucune raison technique autre que la complexité à être comprise par un débutant (ou un incompétent ?) : c'est le gros problème du nivèlement par le bas... Et c'est aussi en partie à cause de cela que ca coûte cher...
Pour les transports ou le médical, si t'as des appareils médicaux qui ne font pas leur boulot et qui laissent mourir ou tuent des patients, ou un avion qui tombait tous les jours, ca ne se vendrait pas et le concurrent plus fiable prendrait vite le dessus. Donc norme ou pas, ils sont obligés, pour vendre dans leur marché, d'être fiables. Ce sont donc des normes conçues pour qu'au niveau du travail réalisé, la qualité attendue soit atteinte et ce d'une manière qui peut même être prouvée. Là il ne s'agit pas de "protectionnisme industriel" (comme évoqué par la suite), mais cela relèverait plutôt même de l'ordre de la "méthode de travail"...
Méthodes qui, nous sommes d'accord, peut donc certainement être optimisée (le "lean" fait partie de ces tentatives, Toyota en serait un grand champion), mais coûteuses, pas motivantes, pas optimales, chères et tout ce que tu voudras, elles ont le seul avantage d'aboutir sur des produits fiables.

pepe:
Dans le même registre, on peut parler de la soi-disant innocuité de certaines pratiques agricoles autorisée, ou encore de celle des téléphones portables...

Les normes ont leur utilité, et dans leur grande majorité elles sont bénéfiques à l'intérêt général. Mais il ne faut pas aller jusqu'à s'imaginer qu'elles sont foncièrement honnêtes, ni toujours absolument nécessaires, ni toujours suffisantes.

Je n'ai pas dit qu'elles sont toutes sécuritaires : loin de là ! J'ai parfois l'impression que la "normalisation" fait partie d'une sorte de "plan de protection" des grandes entreprises face aux petites émergentes, pour empêcher ces dernières de pouvoir se développer face à un coût trop élevé pour s'adapter aux normes en vigueur. Je dis cela, et je répète que ce n'est qu'une impression, je n'ai aucune donnée quantitative pour prouver cela.

68tjs:
J'ai eu droit à ISO9003 (la pire de la série 900x), depuis il y a parait-il des 14000 encore pires.
[...]
En réalité c'est un super cinéma (ou du faux-cul) : pour la galerie on fait croire que tout est respecté à la lettre mais par derrière on fait comme on peut.

Les ISO sont certes un peu bateau, elles ne sont là au final que pour avoir la garantie qu'il y a une certaine traçabilité des travaux effectués, à l'égard des clients, et ce quelque soit la méthode utilisée... C'est léger et cela peut sembler même trivial pour les scientifiques rigoureux que nous sommes, mais c'est toujours mieux que le type qui se perd dans ses post-it ou qui n'a même pas gardé une trace des clients associés à ses factures... :wink:

Par ailleurs, comme l'indique très justement 68tjs, ce système donne l'illusion que tout le monde est remplaçable.

Je suis plus méchant (ou plus réaliste) que ça :
C'est un choix réfléchi, délibéré avec la volonté et l'espoir de rendre les gens remplaçables pour pouvoir les jeter plus facilement. C'est anti social.
Le client dans cet affaire c'est juste un alibi.

Les ISO sont certes un peu bateau, elles ne sont là au final que pour avoir la garantie qu'il y a une certaine traçabilité des travaux effectués,

Si tu parles uniquement de fab (ISO9001) peut être mais est-on assuré que toutes les procédures sont respectées ? Qui peut le prouver ? Ce qui est écrit c'est ce qui doit être fait mais est-ce vraiment réalisé ? Que se passe-t-il quand l'entreprise a du retard et risque des pénalités ?

Quand à ISO9003 pour le développement je défi de trouver un développeur qui a scrupuleusement noté tout ce qu'il a fait sur une durée de développement de 6 mois à 2 ou 3 ans.
Il n'y a que pour les rapports de validation que l'ISO peut s'appliquer mais là, même si maintenant c'est le développeur qui est contraint de s'y coller --> très bon choix patronal pendant ce temps il ne développe pas les nouveaux produits, c'est du travail de fabrication ou du moins des défunts services prototypes.

pepe:
Le plus grave, c'est qu'on trouve également des points injustifiés qui tendent plutôt à desservir l'objectif déclaré des normes dans lesquelles ils figurent. Et dans ma carrière, j'en ai vu passer quelques exemples, notamment dans l'aéronautique (motorisation d'hélicoptères), le transport ferroviaire (conception de lignes et exploitation) et la fabrication de matériel militaire.

Dans ces cas tu tombes sur la réponse "classique" mais non moins pourrie du : "c'est historique". Qui veut tout et rien dire : "oui, on sait mais on va rien changer parce que tu nous le dit, il faut que ca vienne du chef carriériste que tout le monde idolâtre pour que ca passe, merci, passe ton chemin et arrête de réfléchir, on te paye pour faire le boulot, pas pour le remettre en question." :wink:
Fort heureusement, j'ai arrêté tout ca, ce n'était pas bon pour ma santé, même si ca finit par manquer quand même...

Edit (j'avais pas vu qu'il y avait une 2e page !) : pour l'ISO et toutes ces normes "administratives", je suis à 200% d'accord avec vous. Passer plus de temps sur la paperasse qu'à faire le travail c'est tout sauf motivant et la productivité ainsi que la qualité s'en prennent un vrai coup. Heureusement ce n'est pas comme ca partout. Paradoxalement j'ai plus vu cela dans les "petites boîtes" qui "veulent faire comme les grandes" que dans les grosses boîtes où finalement ils ont des services dédiés et en tant qu'ingé tu ne fais que signer un papier qualité de temps en temps, même si t'es pas souvent ravi de voir le "responsable qualité" se pointer dans ton bureau. Paradoxal donc parce qu'au final les petites boîtes n'ont rien compris et rentrent dans ce schéma "anti-rentable" par souci de "trop bien faire".
Je ne sais pas si c'est intentionnel au sens "machiavélique" auquel 68tjs fait référence, mais il est clair que c'est intentionnel pour "bien se faire voir par la hiérarchie" comme "le chef de service qui a industrialisé la boîte (ou le département/service)" par exemple, pathétiquement contre-productif. Fort heureusement il y a - parfois - des personnages pragmatiques et appréciés qui arrivent à faire la part des choses, mettant donc le résultat produit en avant plutôt que les processus ou procédés... Ils nagent à contre-courant tout en étant maîtres de la situation, et ca fonctionne, mais c'est un chemin très difficile, risqué et périlleux.

Edit 2 : le postulat de "personne n'est irremplaçable" est vrai, c'est seulement que ca a un coût directement lié aux compétences et à la participation dans le dev d'un (ou des) produit(s) de la personne à remplacer... Tout le monde sait cela, patrons y compris. C'est une phrase martelée aux salariés pour qu'ils ne demandent pas d'augmentation. En tant que salarié tu peux donc demander une augmentation égale ou inférieure au coût de ton remplacement, pour peu que quelqu'un puisse le calculer. En principe ne serait-ce-qu'évoquer cela peut favoriser une personne qui a beaucoup d'expérience dans une entreprise, normée ou pas...

pepe:
Il s'agit là d'une norme sans caractère obligatoire, contrairement à la réglementation européenne.

Mais le problème reste le même.

Tout à fait. Mon propos en proposant cette norme-là était précisément de montrer qu'au-delà du caractère obligatoire ou non, l'application est laissée à la discrétion de l'entreprise. Et les auditeurs passent ensuite vérifier que le résultat est conforme aux attentes de la norme. Comment on parvient à ce résultat, c'est une affaire de choix, et je vais y revenir.

Dans le gros groupe aéronautique toulousain dans lequel j'ai travaillé quelques années (non, pas celui-là, l'autre), j'ai eu l'occasion de voir un peu la mise en place des normes se faire. Ou plutôt, la mise en place du système qualité du groupe qui nous a racheté au sein de notre petite industrie qui avait tout de la structure artisanalo-familiale. Nous avions déjà les certifications avant d'être rachetés, d'ailleurs historiquement nous les avions eu avant la maison mère. Mais, puissance oblige, le rouleau compresseur a appliqué ses principes, plutôt que de chercher à comprendre comment nous pouvions fonctionner aussi simplement avec les nôtres. D'où complexification, croissance exponentielle des circuits de signatures, déresponsabilisation progressive de chacun, jusqu'à arriver au point où le système est pleinement justifié, car sans lui tout s'écroulerait, par la faute des comportements qu'il a contribué à installer...

D'où l'intérêt de faire des normes des lectures intelligentes. Mais pour cela il faut des gens investis, et la structure de la plupart des entreprises ne le favorise pas, quel que soit l'échelon hiérarchique.

A l'époque où j'ai commencé à prendre conscience des dégradation de mon environnement de travail suite à ce rachat, et à envisager mon départ pour des horizons plus beaux (mais plus précaires), j'ai lu une histoire passionnante, celle d'une entreprise nommée FAVI. On y trouve notamment une illustration de la manière dont on peut, ou ne peut pas appliquer les normes. Je trouve leur exemple magnifique.
Je vous laisse la découvrir par vous-même. C'est un peu long, mais ça se lit comme un livre. D'ailleurs il est édité.
Histoire d'un petit patron naïf et paresseux.

Bonjour,

le problème que vous évoquez est à la base de tout le mal français, mais vous êtes bien rares à en avoir pris conscience ...

pour en revenir au topic, il est peut-être judicieux de commencer par tester le marché en vendant une protosérie sur l'ibaicoin, sur le principe d'un objet d'occasion ?

ou aussi faire un blog qui décrit l'objet pour voir s'il y au moins des lecteurs ...

trimarco232:
Bonjour,
l
le problème que vous évoquez est à la base de tout le mal français, mais vous êtes bien rares à en avoir pris conscience ...

pour en revenir au topic, il est peut-être judicieux de commencer par tester le marché en vendant une protosérie sur l'ibaicoin, sur le principe d'un objet d'occasion ?

ou aussi faire un blog qui décrit l'objet pour voir s'il y au moins des lecteurs ...

C'est une excellente idée!

Ouvrir un groupe facebook est aussi un bon moyen de sonder l'intérêt du public, de présenter le produit, de publier quelques articles techniques, et d'avoir des retours sur l'ergonomie, etc. Je préfère de loin la solution du blog ou d'un site dédié, mais facebook est une solution plus accessible, car ça demande moins d'effort au public, et l'interaction en fait partie intégrante.

ryolaxe:
Bonjour à tous,

J'ai développé des modules de mesure de température et autres paramètres (sans fil) et je me posais une question : pour les vendre, j'ai besoin ....

bonjour
Je ne pense pas que ce forum là , soit le meilleur endroit pour obtenir des réponses "fiables" :sunglasses:
Tu a besoin "essentiellement" déjà de savoir :

  • je vend quoi ?
  • je vend d'où ?
  • je vend à/vers qui ?
  • je facture/encaisse où ?
  • etc

Les textes reglementaires/normatifs applicables peuvent etre tres differents selon le domaine applicable.

Pour exemple dans le domaine "aero" que je connais très bien , entre 2 vis de qualité métallurgique/usinage strictement identiques , il y aura celle "certifiée/marquée/enregistrée"qui sera vendue avec un facteur 10/12 par rapport avec celles sans.

Le surcout vient essentiellement du transfert de responsabilité et de la logistique associée (qui a un cout) .

Artouste:
Pour exemple dans le domaine "aero" que je connais très bien , entre 2 vis de qualité métallurgique/usinage strictement identiques , il y aura celle "certifiée/marquée/enregistrée"qui sera vendue avec un facteur 10/12 par rapport avec celles sans.

Et en plus comme elles sont en alliage de titane avec filetages roulés et un traitement de surface à l'épreuve du temps, elles coûtent plus cher à l'unité qu'un technicien à la journée. :grinning:

troisiemetype:
Et en plus comme elles sont en alliage de titane ...

Pas nécessairement ! :grin:

Un peut trop nostalgique les anciens, le Monde évolue, notre façons de penser aussi.